amoureux de Voyage, de photographie et d'astronomie.

Randonnée aux Canaries, La Palma, La Gomera

et Ténérife, en janvier 2023

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08 Janvier 2023 :

Une semaine avant le départ, résumé des quelques préparatifs :

* Prendre mon billet chez  , réserver mon parking à Lyon P6 Eco pour trois semaines et réserver une voiture pour les quatre derniers jours sur Ténérife, check ! 

* commander une popote et un réchaud chez Decat', check! (ça devrait arriver demain, livré au boulot).

* Emprunter la tente de randonnée, le matelas gonflable de Mélanie, tous deux ultra compacts, check!

* Acheter des fruits secs pour la rando en bio à la Vie Claire et faire quelques dernières courses avec mon père avant mon départ, check!

* Me réinscrire en payant l'abonnement sur le site du Couchsurfing et envoyer quelques demandes, on sait jamais, check!

* Avoir une avarie sur sa voiture à cinq jours de partir, ça c'est fait, plus de 650 balles qui partent en fumée, ça ampute un peu mon budget vacances. Heureusement le Relais du Gévaudan est là et me promet de me réparer tout ça avant vendredi, merci à eux.

10 Janvier 2023 :

Dernier jour de repos avant le départ, plein de choses à caler avant de partir. J'ai le temps de faire quelques courses à Intersport pour finir de m'équiper et acheter quelques vivres pour le début de mon voyage.

J'ai eu en deux jours deux réponses positives pour faire du logement chez l'habitant en Couchsurfing. Pour l'île de La Palma, à mon arrivée, chez Elena, qui possède une caravane et me rencontrera dans la capitale Santa Cruz de la Palma.

Pour Tenerife, chez Salavador, un quinquagénaire sympathique qui m'accueillera les deux dernières nuits à Santa Cruz de Tenerife, la capitale de l'île éponyme. 

Les possibilités d'hébergement sont pas si nombreuses et à un tarif comme sur le continent du coup, quand je ne serai pas en bivouac, j'essaierai les campings (il y en a quelques uns) et je dormirai dans ma voiture (celle que j'ai louée pour Tenerife, un SUV avec un coffre suffisant pour s'y allonger).

12 Janvier 2023 : J-2 avant le départ. 

Je continue de préparer doucement mon sac, dernières lessives et courses (un poncho et un sac imperméable car la météo annoncée à la Palma pour les premiers jours est pluvieuse). 

Ma voiture est prête jeudi après midi, ils ont fait un super boulot au Relais du Gévaudan, je n'ai plus qu'à essayer de modifier ma réservation pour arriver samedi soir pour être plus tranquille, quitte à dormir sur place à l'aéroport plutôt que de conduire après peu d'heures de sommeil. 

Dimanche 15 Janvier 2023 :

J'ai mis pile trois heures pour rejoindre l'aéroport et son parking P6 Eco. J'ai mis le siège en couchette et j'ai dormi assez bien cinq heures durant. 

Vers 6h je rejoins à pied le terminal 1 (le 2 est fermé pour travaux). Un peu d'attente à l'enregistrement et vu le remplissage du vol mon bagage part finalement en soute. J'espère qu'il fera bien le voyage jusqu'au bout à Santa Cruz de la Palma. Si j'avais su j'aurais pris un couteau finalement. 

Je prends le temps de prendre un petit déjeuner avant de passer les contrôles de sécurité. J'arrive à la porte d'embarquement au dernier appel, le vol part dans 25 minutes. 

L'avion est un A320-200, en version non comfortable. Sièges pas épais, espace devant les genoux faible, pas d'écrans. Ça ira pour deux heures de vol. 

Ça passe vite finalement. Atterrissage réussi à l'aveugle, dans le brouillard vers 9h40 comme prévu. 

Je n'ai pas encore la visibilité sur la porte à laquelle je dois me présenter pour le prochain vol. J'en profite pour échanger quelques messages et écrire sur le blog. 

Je fais une petite pause goûter et je me rends vers la porte et attends en bouquinant. 

Ce deuxième vol est bien rempli lui aussi. J'avais choisi mon siège en hublot près de l'aile. Je prends quelques photos de la côte africaine et des îles de Fuerteventura, Ténérife, Le Gomera et la Palma. 

Je n'avais pas intégré qu'il y avait un décalage horaire d'une heure, du coup le vol durait exactement trois heures soit un peu moins de cinq heures pour l'ensemble du voyage. 

Il y a une seule piste à cet aéroport construit au bord de l'eau, alors après l'atterrissage on repart dans l'autre sens pour rejoindre le terminal. 

Je retrouve mon sac qui a bien fait le voyage jusqu'au bout, avertis Mélanie de mon arrivée et contacte ma couchsurfeuse que je rejoindrai en bus en ville à Santa Cruz de la Palma. 

J'ai une petite demie heure pour respirer l'air marin, étaler et étirer mes jambes après presque sept heures enfermé dans des avions ou dans l'aéroport. 

Un quart d'heure à peine à attendre car le bus arrive déjà. Il m'emmène près du centre ville, sur le front de mer, et je retrouve assez vite Elena et son amie atablée à la terrasse d'un petit salon de thé. 

On se présente et on boit un coup tout en mangeant un petit sandwich chaud au fromage frais fondant de vache. 

J'apprends qu'elle travaille comme chef de culture dans une bananeraie et qu'elle a aussi 7 ans de Leroy Merlin au rayon jardin quand elle habitait Madrid. 

En partant du salon on s'arrête prendre une glace et on rejoint sa voiture. Elle m'emmène voir une jolie cascade vers Los Tilos, plus au nord. La végétation est ici luxuriante et on est dans la laurisylve, une forêt / jungle basée sur le laurier du coin Laurus Canariensis

On revient ensuite chez elle plus au sud. Elle loue une petite maison entourée de jardins en terrasse où elle cueille des oranges fraîches pour me faire un jus.

Je rencontre ses deux chiens dont un berger allemand de 11 ans, ordo et ses deux chats, tous deux avec des racines siamoises. 

On parle un bon moment d'un peu de tout moitié anglais, moitié espagnol, surtout de voyages et d'Asie, puis je vais me doucher et prends congé car elle doit se lever super tôt pour le boulot demain et elle m'emmène. 

Je rejoins mon "camper" pick-up caravane où je vais dormir cette nuit. C'est Cosy et confortable. La nuit est très belle et je prends une paire de clichés malgré un lampadaire tout proche. Je me couche vers 10h,j'ai du sommeil à récupérer. 

Lundi 16 Janvier 2023 :

J'ai bien dormi dans le camper pick-up caravane. Je me lève et me prépare rapidement à la frontale et on part tout vers la ville. 

Je le rends compte sur le trajet que j'ai oublié mes livres et mon appareil photo dans le camper. 

Une fois à Santa Cruz de la Palma je monte dans un bus 200 direction Fuencaliente. Je me rends compte assez rapidement que je ne suis pas la route de ce matin et que je ne pourrai donc m'arrêter chez ma couchsurfeuse. 

Sur le trajet j'essaie de contacter Conchi et Patrick les beaux parents de Thierry Bretoux, le collègue qui m'a donné leurs coordonnées. 

Ils me rencontrent au centre du village où je prenais mon petit déjeuner. Conchi m'amène chez elle et je rencontre Patrick avec qui l'on discute un bon moment. Il se rappelle de moi lorsqu'il venait au magasin pour les travaux du cabinet de Celia. 

On retrouve sur les cartes satellites l'endroit où habite ma couchsurfeuse et il m'amène pour récupérer mes affaires. 

S'ensuit un tour en VW Transporter par la côte avec arrêts aux divers miradors et aux belles plages de sable ou de galets noirs de la Zamora grande et de Punta larga.

On traverse les productions de bananes et on rejoint les phares de Fuencaliente ainsi que les salines toutes proches. 

C'est très joli mais venteux. Il y a un chouette restaurant où il y a pas mal de monde.

On remonte vers 14h30 et on attend Conchi qui est partie faire des courses. On prend un petit apero en l'attendant.

Elle nous fait ensuite un festin avec du saumon à la poêle, des brocolis en gratin avec de la béchamel et du fromage.

Fromage dessert café et pousse café, on a mangé à l'espagnole après 16h et on sort de table vers 17h. Conchi part faire une sieste tandis qu'on regarde les livres de photo de Patrick du Vietnam et de l'Argentine.

Il me montre ensuite ma chambre dans la petite dépendance et les sanitaires. On discute encore pas mal par la suite et j'apprends même que Fab, mon collègue du rugby de Cultures était venu là en famille il y a quelques années.

On se fait un petit brunch et puis je prends congé et passe un bon moment à prendre des photos du ciel encore magnifique ce soir, avec le portable en mode pro et avec l'appareil photo.

Je me couche à minuit passé et règle le réveil pour 7h.

Mardi 17 janvier 2023 :
Je me lève vers 7h et vais prendre une bonne douche revigorante. Je rejoins ensuite Conchi avec mes affaires pour prendre ensemble le petit déjeuner.

Elle me fait un jus d'orange frais, des tartines grillées accompagnées de miel local, du thé. Je me régale.

Il a plu cette nuit et on voit arriver au lever du soleil de nouvelles nuées. On prend plein de photos avec Conchi.

On part ensuite à Los Canarios pour faire quelques courses au SPAR.

Je prends de quoi me faire des sandwiches avec du jambon espagnol et un fromage de brebis, un petit chorizo, une bière pour ce soir, des bananes, un couteau puisque je n'en ai pas, une bouteille d'eau.

Ensuite on retourne en ville et on va chez Zulay une chaîne familiale de boulangeries. C'est le truc huppé du village. Le pain au chocolat est à 2€.

On prend 2 pâtisserie et du café pour notre deuxième petit déjeuner. Elle m'accompagne plus tard en haut du village au départ du sentier près duquel il y a une statue de marcheur avec ses bâtons (pour faire El Baston, c'est le nom du Gr131 sur cette île).

Elle me fait quelques photos du départ qu'elle m'envoie instantanément sur WhatsApp et j'attaque avec le plus grand des enthousiasmes cette montée qui l'amènera au refuge d'el Pilar à 17,5 km de là.

Le début est un peu raide puis plus graduel dans les forêts de pins canariens. Ça devient un peu plus raide plus tard. Je croise des gens dans les deux sens et je suis un moment un groupe d'allemands qui montent jusqu'au volcan Martin et repartent dans l'autre sens.

Après une grosse montée j'ai un petit mauvais moment d'hypoglycémie car mon corps a déjà mangé tout le sucre de ce matin. Je prends une banane et des amandes et ça repart.

Il y a des parties plus difficiles que d'autres car dans du sable de lave et je fatigue un peu à voir les panneaux toujours annoncer le refuge à plus de 10 km.

Après la pause déjeuner je retrouve le brouillard et évolue dans des paysages fantasmagoriques à la Tolkien. Mon visage est couvert de brouillard et je perds un peu mes repères.

Passées deux dernières difficultés on se retrouve avec pas mal de descente. Et les kilomètres défilent dans le bon sens.

J'arrive au refuge d'el Pilar vers 17h30, qui est en fait une grande aire récréative avec des barbecues couverts, des sanitaires, des tables de jardin en bois.

Le résumé de ce premier jour de randonnée est le suivant, 17,5 km, 1700m de d+ et 900m de d- en 6h15.

Malheureusement pour moi le refuge est fermé sans aucune communication sur ses portes. Je fais le tour des zones couvertes et en choisi une la plus sèche pour y mettre la tente.

J'installe tout ça un peu à l'arrache mais au sec et me pose un peu sur un banc pour détendre les muscles du dos.

Je passe un bon moment à rédiger le Blog même si j'ai pas de réseau du tout je le fais au brouillon.

Ensuite ce sera bière pour les crampes, et petit casse croûte avant d'aller me réfugier dans la tente car le fond de l'air est bien frais ici à 1450m, moins de 10°C, et les seuls sons qui m'accompagnent maintenant sont ceux du vent dans les grands pins canariens et les gouttes d'eau qui en tombent.

Pas d'étoiles pour moi ce soir, ça m'étonnerai que ça se dégage.

Mercredi 18 Janvier 2023 :
La nuit fut quand même un peu agitée ne sachant pas comment me tourner pour ne pas réveiller de douleurs.

De plus le ciel s'est découvert et la température a chuté. Je le sens au bout de mon nez froid que je cache dans le sac de couchage.

M'étant couché à 21h je me dis qu'à 6h du matin ça ne sert plus à rien que j'essaie de dormir plus. Je pars marcher pour essayer de faire passer une douleur dans la hanche gauche et prends quelques photos du ciel étoilé.

Je petit déjeune avec des dattes, des amandes et du chocolat et replie au fur et à mesure sac de couchage, natte gonflable et tente.

Je pars vers 7h45 sur le GR 131 en direction du nord, les 200 premiers mètres sur la route.

Vers 8h05 à un endroit où passe une ligne à haute tension je peux voir des deux côtés de l'île par ce temps bien découvert et observe le majestueux Mont Teide en entier sur l'horizon baigné des couleurs du soleil levant.

Je continue à travers des forêts de lauriers des Canaries, de bruyères arborescentes, de pins, traversés par la brume.

Après un sentier plutôt en descente autour d'une piste plus large menant à des antennes de téléphonie, je me change et appelle le bureau du parc national pour être sûr que le refuge est cette fois bien ouvert. On me confirme qu'il l'est toujours, il y a juste à pousser la porte.

Je poursuis avec des portions en montées et descentes courtes. Je bois des gouttes de rosée sur les bruyères, c'est marrant et agréable.

La vue côté Ouest et très ouverte et on voit bien Tazacorte et même le volcan encore actif avec ses fumerolles.

J'arrive à un point de croisement d'une petite randonnée qui va d'est en ouest de Santa Cruz à Tazacorte et qui marque la moitié de mon périple d'aujourd'hui.

Je reprends des forces (dattes et chocolat) car il me reste maintenant 6,3 km avec 680m de d+ et 100m de d-.

Peu de temps après les nuages se lèvent et je parcours le reste du trajet majoritairement dans la brume.

J'évolue sur ces sentiers à mon allure, certes très lente, autour des 2 km/h seulement, mais consomme quand même pas mal d'eau tout en ne le mettant quasiment jamais dans le rouge.

Au cardio, en moyenne, je reste autour de 100 à 120 avec une petite pointe à 150, bien moins qu'hier en tous cas.

Par moments le soleil me rend visite et je suis entouré de petits roitelets qui s'échappent devant moi en piaillant gentiment.

J'arrive au refuge en un peu moins de 6h (pour 12,5 km, 800m de d+ et 300 de d-), vers 13h30, heureux de poser mon sac et de trouver place nette car il n'y a aucun marcheur mais plein de couvertures dont j'aurai certainement bien besoin ce soir car on descendra pas loin de 0°C la nuit à cette altitude, 2040m.

Je commence vraiment à croire que je suis le seul randonneur assez fou pour tenter l'expérience gr131 à l'envers à cette époque de l'année, n'ayant croisé que des randonneurs à la journée.

Je me prépare un petit casse croûte et le mange sur un banc à un moment où le soleil donne. J'ai même la chance d'apercevoir fugacement au loin entre deux nappes de brouillard le grand Teide à nouveau bien net.

J'ai la visite d'une jolie grive musicienne pas farouche du tout et d'un corbeau, encore moins craintif, qui à moins d'un mètre de moi vient essayer de picorer mes affaires sur le banc. 

Je teste la paille lifestraw avec l'eau de récupération de pluie du refuge, mes réserves s'amenuisant après deux journées de montée.

Ça marche bien, pas de goût particulier, et la paille passe dans la bouteille à large goulot que j'ai choisi au SPAR.

Le temps ne s'améliore pas avec les heures et je ne pourrai malheureusement pas voir le coucher de soleil, visible comme le lever car le refuge est posé sur la crête de la Caldeira de Taburiente.

Je passe ces heures seul à lire et à rédiger le Blog tout en préparant un tas de couvertures pour cette nuit.

Comme hier je dîne tôt et continue de bouquiner. Je ne me coucherai pas trop tard non plus et essaierai de partir tôt demain car ce sera rude à peu près 14 km, 900m de d+ quasiment tout au dessus de 2000m d'altitude.

Jeudi 19 Janvier :

J'arrive à dormir jusqu'à 6h40, soit encore un bon sommeil de 9h. Tant que j'étais sous mon tas de couvertures je n'avais pas froid mais au moment de me lever ce fut tout autre chose. 

Je me presse d'enfiler des couches et de m'activer pour pas prendre froid.

Malheureusement pour moi le temps ne s'est pas amélioré, il semble même pire. Pas d'étoiles ni de lever de soleil pour moi cette fois. 

Je replie mon sac de couchage et toutes les couvertures, mange des abricots, des amandes, de la mangue séchée et du chocolat. Je sors le poncho qui servira finalement. 

Je pars vers 7h45, dans le brouillard et le vent. Le problème est que, comme la caldeira est pentue, le chemin ne passe jamais dedans. Je suis donc toujours fouetté par le vent et la pluie qui vient de l'est. 

J'ai une seule fois une vue sur le bord de la caldeira et deux des observatoires. Tout le reste du temps ça reste bouché. Au bout de trois heures mon pantalon et la sous couche sont mouillés et ont rempli mes chaussures. J'ai du jus de chaussettes qui sort à chaque pas. 

Je n'ai plus d'eau dans le Camelback et je bois l'eau de pluie dans mes gants et dans les rochers. J'arrive à tenir comme ça jusqu'à environ 6 km de l'arrivée. 

Au moment d'une pause sous un rocher enfin à l'abri, je pose le sac, mange un peu et bois avec ma lifestraw l'eau du refuge. J'arrive au Pic de la Cruz à 2351m d'altitude et décide de rejoindre la route LP4 un peu plus loin. 

Je quitte le GR 131 pour prendre la route et petit à petit le soleil fait son apparition. J'ai un arc en ciel sur ma droite tout le temps. Je commence aussi à voir les diverses coupoles de l'observatoire. 

Je rejoins comme ça le Centro Visitantes tout neuf de Roques de Los Muchachos et demande à un couple de retraités français s'ils peuvent me rapprocher de la côte. 

Ils me déposent dans une station service qui fait aussi resto près de Llano Negro. J'y reste pour manger une Garbanzada, sorte de soupe aux pois chiches, tomates, morceaux d'agneau, chorizo et poitrine, bien réchauffant. 

Je finis par un genre d'irish Coffee, fait avec du lait concentré sucré, une liqueur locale, du café et de la mousse de lait. Ça s'appelle barraquito et ça fait vraiment du bien. 

Je passe une partie de mon temps ensuite à demander aux gens s'ils vont vers Los llanos. Je finis par me rendre compte, grâce à un allemand avec qui je discute, que je peux encore attraper le bus car il n'est pas encore passé. 

Je le prends puis le suivant jusqu'à Los Llanos où viendront me chercher Conchi et Patrick car j'arriverai trop tard pour le dernier bus vers Fuencaliente. Je les remercie bien de se déranger pour moi. 

Le temps qu'ils arrivent je vais faire un tour dans la feratteria voisine, comme un mini weldom sur plusieurs étages. Je ne trouve que la version 470g de la bouteille de gaz, pas la 270g, ça me fait un peu gros. 

Je passe voir le responsable des clés après avoir vu que leur fournisseur était silca. Je discute comme je peux avec le monsieur très gentil et fais une photo que j'envoie à mon commercial. 

Ils arrivent ensuite et me commentent le passage près et sur la coulée de lave du volcan de Cumbre Vieja (ils l'ont nommé Tajogaite), le village de Todoque entièrement enseveli, les maisons sous les cendres et la route encore chaude où il est interdit de s'arrêter.

Cette route a été refaite sur la coulée datant de septembre 2021 (encore chaude donc), de 30m d'épaisseur, utilisant une vieille recette de mortier romain (à base de chaux, de pouzzolane, de cendres V volcaniques et d'eau de mer), le béton actuel ne résistant pas à cause d'une réaction chimique qui le fragilise. 

On arrive vers 20h30 à la maison et Conchi me sert une très bonne soupe de courge ainsi qu'une part de tarte aux poireaux. 

On discute un peu plus je vais me prendre une bonne douche dont je rêve depuis trois jours, rédige ma journée de Blog et vais me coucher vers minuit...enfin 1h du coup car je me suis fait emporter par mon bouquin (merci Alex Esco) de Roland Portiche, La Machine Ernetti. 

Vendredi 20 Janvier 2023 :

Journée repos. Lever avec le soleil, vers 8h. Beaucoup de nuages, pas de vue sur le Teide donc. Je bouquine un peu et reste près de la fenêtre sur le canapé convertible avec une couverture dans la petite dépendance. 

Je rejoins Conchi vers 9h pour prendre le petit déjeuner. Elle me fait à nouveau un festin. Je goûte même le Gofio (farine de mais pour préparer des boissons plus ou moins épaisses), avec du lait de chèvre. C'est sympa. 

Après tous les deux vont à leurs activités respectives et moi je larve dans le hamac au soleil puis dans le canapé où je finis mon livre (il me reste plus qu'à acheter la suite, soit deux bouquins en tout). 

Je me fais une petite session macrophotographie dans le jardin avec l'appareil photo et le téléphone. 

Je fais ensuite un peu de vaisselle. Lorsque conchi arrive on prend l'apéritif ensemble avec quelques canapés et un magnifique chardonnay d'Espagne. On déjeune sans Patrick, un bon plat de poulet que conchi à acheté chez Rey Mala, avec du riz. 

Quand Patrick arrive on finit puis eux partent à la sieste. Conchi le prête la voiture pour aller en ville. Je vais voir les deux ferraterias qui n'ont pas la bouteille cv270 que je cherche pour mon réchaud, seulement la taille au dessus. 

J'achète un petit couteau pliable en plastique d'Espagne et des chaussons neoprene de plage, pour utiliser le temps que mes chaussures sèchent. 

Je file ensuite vers le volcan San Antonio et reste un moment à observer le coucher de soleil, la vue sur El Hierro, un joli nuage en forme de baleine et Saturne et Venus en tandem au dessus de l'horizon. 

Je rentre vers 19h30, on se pose tous dans la salon avec une infusion digestive. Un peu plus tard je me penche sur le cas généalogique de Patrick. 

On allume l'ordinateur et on passe en revue les sites des archives et des bases publiques disponibles en ligne, impossible de retrouver son aïeul Laporte qui disait être né à la Canouurgue. 

Je lui dis de demander un acte de son père ou du mariage de ses parents dans la commune concernée pour avoir les bonnes informations et commencer à reculer dans le temps. 

On se fait un petit brunch du soir vers 22h30 avec soupe et charcuterie puis j'y regarde un peu plus et je vais dans ma chambre. Encore ce soir je ne me couche que vers 1h car je crée un album dans le site internet pour mettre toutes les photos ensemble. 

Samedi 21 Janvier 2023 :

Lever à 9h. Je rejoins Conchi pour le petit déjeuner. Elle a déjà commencé de cuisiner le poulet pour le coucous, ça sent bon. 

Je mange un vrai festin et reprend même un peu de gofio avec du lait. Puis je passe aux choses sérieuses en l'aidant avec les légumes. Elle fait revenir des oignons avec de la tomate puis verse ça dans le bouillon de poulet qu'elle a préparé. 

Elle rajoute les épices et remet le poulet qu'elle avait saisi à la poêle dedans. Elle me fait goûter pour voir si c'est assez épicé. 

On prépare ensuite l'épaule d'agneau qu'on pique à l'ail et on y met du romarin frais et un peu du bouillon.

Un peu plus tard elle me dit qu'elle n'a plus besoin de moi alors je pars balader sur un sentier en dessous de chez eux. Je fais environ deux kilomètres vers le nord et m'arrête à un joli point de vue où je me mets à l'abri derrière un rocher car il arrive une nouvelle nuée. 

Je prends quelques photos et revient à la maison. Il est presque l'heure et un des premiers couples arrive, Bobby et Anna. Ils ont amené une liqueur à base de plantes locales aux vertus digestives. On en boit un petit verre à l'apéritif. 

Arrive ensuite Mila et Fernando et on se met sur ta terrasse avec le soleil revenu nous chauffer le dos. On mange un très bon fromage frais de chèvre fumé, un peu à la façon de la ricotta fumée qu'on mangeait en Italie. 

Le couscous est une réussite et tout le monde se régale. On mange en dessert le biscocho qu'a fait Mila, un genre de gâteau au yaourt traditionnel, très bon, avec du Cava, le champagne espagnol. 

Tout le monde repart vers 17h30. Conchi part à la sieste et Patrick et moi on finit de débarrasser. Je vais me poser un peu aussi et contacte la petite agence qui fait des sessions d'astronomie. 

Ils me répondent que c'est bon pour 20h. J'emprunte la Clio de Conchi et rejoins Nicolas, l'animateur, vers l'entrée du Centro Visitantes du volcan San Antonio. 

Son télescope, un Richtey Chrétien 204/2000 sur table azimutale avec moteurs et raquette de commande, est mis en place devant sa voiture. 

Il ne l'a pas depuis très longtemps et galère avec le réglage sur deux étoiles. On passe quand même un bon moment à viser des cibles différentes : Venus, Sarurne et Jupiter, divers objets de Messier dont certains que je n'avais jamais vu en Lozère, faute de ciel pas assez pur. 

Je peux voir aussi quelques constellations du sud que je ne connais pas et la jolie étoile Canopus, multicolore et je repère même à l'œil nu des amas que je n'ai jamais repéré avant. 

On a pas mal papoté et je rentre vers 23h. Je grignote un fruit et discute un peu avec conchi et Patrick que je salue avant d'aller me coucher car il ne sera pas levé quand je partirai demain. 

Je me couche vers minuit et mets le réveil pour 6h45 demain matin, mon bus étant à 8h à Fuencaliente. 

Dimanche 22 Janvier 2023 :

Après une bonne douche je rejoins Conchi pour le petit déjeuner. Elle m'a préparé de quoi emporter : des fruits, du fromage, un Tupperware de couscous. 

On part vers huit heures moins le quart et on se fait une belle embrassade avant de se séparer. Je la remercie encore pour tout et lui dis de bien me dire quand ils arriveront en France. 

Le bus est assez rapide, à peine plus de 45 minutes. Une fois arrivé je me dirige vers le port. Je m'arrête dans une chureria, où il y a plein de monde, ça a l'air d'être une institution. 

Je prends un café à emporter et un petit cornet de churros, 2 euros le tout. Je vais jusqu'à la gare maritime et nous embarquons assez rapidement. Il n'y a pas grand monde et j'ai largement assez de place pour mettre mes sacs et m'installer. 

Je passe la traversée à regarder une série sur mon téléphone. La traversée dure 2h30. Je descends avec mes affaires à Los Cristianos sur l'île de Ténérife, me pose au bar cafeteria El Teatro, à l'étage de la gare maritime qui a été construite en forme de bateau. 

Je prends une bière et mange du couscous de Conchi. Je suis obligé de commander autre chose car le personnel du restaurant vient me dire qu'on ne peut consommer que ce qu'on a acheté sur place. 

Je prends donc une part de gâteau et un baraquito pour faire passer tout ça. J'ai trois heures d'escale du coup j'en profite pour finir ma série. 

On part à 15h30 pour la Gomera et on arrive 50 minutes après. Je débarque et me dirige vers le centre, décidé de demander à la fameuse seule pension ici qui loue des chambres à 30 euros. Je la pensais prise d'assaut et bien non il reste des chambres. 

Parfait. Je m'installe dans celle qu'on me donne, c'est sommaire mais le bâtiment date du XVIIIe siècle. Je ressors dans la foulée pour faire un peu de repérage des commerces et de la station de bus pour demain. 

San Sebastian de la Gomera est un joli village, construit en deux étapes après l'invasion des pirates algériens, le village près de la mer et celui construit en haut de la falaise. Les maisons sont colorées, beaucoup sont d'architecture traditionnelle avec des balcons sculptés en bois. 

Je passe voir la petite tour carrée, seul vestige de la ville fortifiée, et vais marcher au bord d'une des deux plages de la ville. Je rentre vers 19h et me pose un peu pour mettre des photos sur le site internet. 

Je descends au restaurant de la pension et commande la spécialité locale, l'Almogrote, pâté de fromage de chèvre avec de l'ail, du piment, des poivrons et de l'huile d'olive, à tartiner sur du pain frais, accompagné par un bon verre de vin blanc et un empanada de bœuf que j'ai acheté dans une boulangerie ouverte un peu plus tôt. 

Je me régale, bien content d'essayer dès ce soir une spécialité locale. Je bois un café et retourne à ma chambre. Je traîne un peu et me couche vers 23h30.

Lundi 23 Janvier 2023 :

Lever vers 7h30, direction le kiosco de las Carabelas, sur la plaza de la constitucion couverte par des lauriers indiens (ficus nitida). 

Il y a beaucoup de noms de rues ou de lieux qui rappellent l'histoire, avec l'arrêt de Christophe Colomb et de ses caravelles, comme dernière étape avant sa traversée pour rejoindre les Amériques. 

Je prends un grand café et je mange le gâteau de Milan que Conchi m'avait donné. Je retourne ensuite vers la pension où je fais la demande de savoir s'ils pouvaient me garder une partie de mes affaires et d'y retourner lundi prochain, la veille de ma traversée en bateau. 

Ils acceptent alors je passe un petit moment à préparer les sacs. Je les dépose et file vers la ville. Je fais quelques achats de nourriture et la bouteille de gaz dans une ferateria. 

Je loupe le bus de 10h30 pour cinq minutes. J'entame de marcher à pied sur la route principale pour m'essayer au stop, mais c'est pas une réussite. Je marche 2,5 km en montée puis attends le bus dans un arrêt. 

À croire que c'était pas la journée car le bus m'est quasiment passé devant sans s'arrêter et pour couronner le tout a oublié de me faire descendre à l'arrêt demandé. 

J'ai du donc prendre un taxi pour remonter au début d'un sentier en forêt dans la montagne pour rejoindre le camping La Vista, seul camping de l'île. 

Ça fait une belle balade, 250m de d+ et autant en moins en 2,5 km. Il se mérite de camping. Il est aussi doté d'un restaurant ouvert seulement pour le midi mais qui sert quasi jusqu'à 17h.

Je me prends des Papas Arrugadas, pommes de terre "fripées", servies avec deux sauces (MOJO), une verte à l'ail au persil et cumin et l'autre rouge au poivron, piment et paprika. 

Ça réchauffe un peu car il fait pas très chaud sous les nuages. Je rentre d'ailleurs pour le café. Il y a plein de monde qui va et vient dont un gros groupe de français en randonnée organisée. 

Un peu plus tard je vais installer la tente et essaye la bouteille pour le réchaud. C'est toujours pas la bonne. Je m'en vais la donner à la dame du camping lui disant que si ça pouvait servir à quelqu'un, je la lui donnais volontiers. 

Je pars faire ensuite un petit tour vers la petite cascade Chorro del Cedro. Pas vraiment de chemin d'accès, c'est même dangereux de s'en rapprocher. Je fais une petite photo de loin et vais voir au dessus le panorama sur Hermigua. 

Je rentre encore un peu à l'intérieur avant que la dame ferme les portes jusqu'à 9h demain matin puis retourne à ma tente. Je me pose sur la table derrière et essaie de dresser un bout d'itinéraire avec la carte topo que j'ai achetée. 

Je grignote un peu puis rentre dans la tente car j'ai froid. Je regarde un demi épisode de Suits s8 puis me couche vers 22h.

Mardi 24 Janvier 2023 :

Lever vers 7h15. Je mange une pomme et j'attaque de tout replier même si les allemands dorment encore. Je me pose vers 8h30 à l'abri dans le café et me fais limite virer par la dame parce qu'elle n'ouvre qu'à 9h.

Tan pis pour elle, je comptais consommer, bé elle peut se brosser. Je commence donc le sentier direction l'Ermita Nuestra Senora de Lourdes. 

J'y arrive en une cinquantaine de minutes en marchand déjà à travers la Laurisylve puisqu'on est déjà dans le parc national de Garajonay. 

Le petite chapelle est jolie mais fermée. La petite chose qui sort de l'ordinaire c'est cette source qui sort d'un arbre. J'en profite pour compléter ma gourde. Je prends donc mon petit déjeuner avec une banane, des amandes et du chocolat. 

Je reprends la marche et le sentier prend un peu d'inclinaison. J'arrive à un joli point de vue où je discute un peu avec un couple d'allemands ma foi bavards.

Il y a toujours de la brume sur les hauteurs, j'espère que ça va se dégager qu'en j'arriverai en haut, à l'Alto de Garajonay, le point le plus haut de l'île. 

J'y arrive vers 12h et reste un moment pour apercevoir, entre deux vagues de brume, quelques bouts de côte. J'y fais mon casse croûte par la même occasion. 

Ici j'ai rejoint le Gr131 et je vais le suivre pour quelques temps. Il descend vers la côte en se rapprochant de barrancos bien profonds. 

Au Mirador de Igualero, près d'une belle chapelle, il y a la statue représentant le Silbo Gomero, un language sifflé encore pratiqué dans l'île et appris aux jeunes à l'école. J'avais vu la statue dans une petite vidéo que Mélanie avait partagé. 

https://www.google.com/search?q=bergers+qui+sifflent+la+Gomera&oq=bergers+qui+sifflent+la+Gomera+&aqs=chrome..69i57j46i175i199i512j46i512j0i512j46i512l3j46i10i175i199i512.15306j0j1&client=ms-android-xiaomi-rev2&sourceid=chrome-mobile&ie=UTF-8

Je suis depuis un petit moment un jeune couple d'allemands bien sympathiques. On discute un peu à chaque fois qu'on se voit. 

J'arrive à Chipude un peu avant eux du coup. Résumé d'aujourd'hui : 18,26 km, en 5h30 avec 1055m de d+ et 800 de d-, 3,3 km/h de moyenne. 

Je le pose à l'abri pour boire un baraquito et manger une bonne part de tortilla bien fraîche, avec ses poivrons, ses oignons, un délice. 

Puis je pars à la recherche d'un emplacement pour la tente. Il y a une maison paroissiale qui a l'air abandonnée. Je descends dans le terrain en dessous qui lui appartient et trouve un bel endroit sous un olivier. 

Je monte la tente et traîne un peu pour le coucher du soleil. Je vais dans l'autre restaurant de la place et commande une bonne soupe, un plateau de fromage de chèvre et une bière.

J'ai oublié de préciser cana (c'est ce qui veut dire le demi de chez nous, sinon c'est la pinte). Alors je la fais durer et reste jusqu'à presque 22h. Mes jeunes collègues allemands dorment et mangent dans cet hôtel. 

Je regarde un épisode de ma série puis je vais me coucher. 

Mercredi 25 Janvier 2023 :

J'ai bien dormi cette nuit. Je remonte au café Sonia où j'étais hier soir. Je prends le petit déjeuner ici. 

Je vais ensuite tout replier et j'attaque vers 9h de marcher. C'est un peu du "monta dabale" comme on dirait chez nous, pour passer d'un côté de barranco à l'autre. 

Je retrouve mes jeunes allemands au cœur du parc de Garajonay lors d'une pause. Il fait frais, je sais pas comment m'habiller. 

Après une descente raide depuis la crête je reprends un peu de positif après la réserve d'eau par un sentier à peine ouvert, comme si on marchait dans un torrent. 

Une fois en haut c'est la dernière descente vers Vallehermoso, c'est raide là aussi, les genoux commencent à couiner. Je me pose sur la place au café central. 

Je commande une bière pour les crampes (j'en ai pas trop finalement), et je mange une orange que j'ai chopé au bord de la route, à la fin de la descente raide, où j'ai aussi mangé deux nèfles mûres. 

J'essaie d'appeler les pensions car j'ai un peu froid. Rien n'est disponible. Je me remotive avec un baraquito et entame le dernier morceau de gr131, la fin officielle du sentier, jusqu'à la plage de Vallehermoso. 

Vu le vent ce soir c'est mort pour la tente. Je dormirai sous une partie couverte, dans l'aire récréative, près des barbecues, sous les plans de travail, à même le sol. 

Résumé d'aujourd'hui : 19,8 km, en 6h avec 645m de d+ et 1730m de d-, 3,2 km/h de moyenne. 

Il y a un petit bar dans un préfabriqué bien décoré, tenu par Maria, une jeune femme cheveux courts et tatouages dans le cou. Je prends un café et lui demande si elle peut remplir mon camelback. Elle me le remplit à bloc. 

Je vais ensuite les de la plage puis vers une route défoncée qui menait à un petit complexe en forme de château.

J'ai bien fait car au détour des falaises qui entourent cette baie, je vois apparaître le grand Teide, avec ses couleurs de soleil couchant. 

Je ne peux pas voir le coucher de soleil d'où je me trouve mais les couleurs au dessus des montagnes avec les nuages sont magnifiques. 

Je passe ensuite prendre une bière à Maria qui n'a pas encore fermé et m'installe à une des tables en bois de l'aire récréative pour prendre mon apéro avec les cacahuètes en vrac de la vie claire. 

Un peu plus tard je vais faire quelques essais de photo pour la comète C2022 E3- ZDF. Elle est pas très haute et se perd dans les nuages marins. 

Je fais de jolis ciels étoilés où on la devine avec le Tokina 11-20mm 2.8, et une photo plus parlante avec le canon 55-250mm @135mm 4.5, 3200 Iso. On distingue la couleur verte mais pas de traînée. 

J'arrête la session vers 23h et me couche au sol dans mon duvet, sans le matelas qui passait pas à cet endroit. 

Jeudi 26 Janvier 2023 :

Nuit un peu agitée entre le vent qui n'a pas faibli, le son lourd des vagues, le sol dur sans matelas. J'arrive quand même à traîner jusqu'à 7h30. 

Je déjeune avec fruits secs et clémentines. Je vais prendre le lever de soleil au même endroit que le coucher hier. Il est encore plus majestueux ce matin le grand mont Teide. 

Je démarre vers 8h30 par 220m de d+ au départ de la balade sur moins d'un kilomètre, ça fait les jambes dès le matin. 

Puis ça redescend de 100m avec pas mal de parties éboulées sur cet portion variante du Gr132. Ça remonte ensuite plus ou moins durement pendant 5 kilomètres avec un bon 650m de d+ à nouveau. 

Certains sentiers sont quasiment bouchés par la végétation c'est usant car on monte et qu'on ne peut pas poser les bâtons. 

Lorsque j'arrive enfin en haut je croise un couple d'américains en itinérance comme moi, qui ont passé deux nuits dans une chouette pension de Agulo. J'essaie d'appeler mais ça ne répond pas. 

Je retrouve au réservoir de Las Rosas des jeunes français que j'avais croisé hier au bar central. On discute un peu et je les laisse partir devant et fais ma pause déjeuner après un nouveau bout de montée. 

Et c'est pas fini, c'est raide encore un peu puis il y a du plat et de la descente jusqu'au Centro visitantes du parc national de Garajonay.

J'y prends mon café avec un biscuit au gofio. Fait depuis plusieurs générations par la famille de la dame qui les vend, elle a créé des saveurs avec des fruits et des épices. Le vendeur qui travaille avec elle est français, d'Ariège. 

J'en prends un au romarin et au citron et un autre à emporter à l'orange et aux épices. Je me dirige ensuite vers le mirador de Abrante, connu pour sa passerelle en verre au dessus du vide. 

En dessous c'est la ville d'Agulo et ses 1000 âmes, mon point de chute ce soir car la dame a rappelé, j'aurai un studio tout équipé pour ce soir, et enfin une bonne douche. 

Mais tout ça, ça se mérite, il me faut descendre par le sentier le plus escarpé et difficile que j'ai fait de toute ma vie, surtout avec 15 kg sur le dos. J'ai eu mal aux genoux, j'ai eu peur du vide et j'étais content d'arriver enfin. 

Résumé d'aujourd'hui : 15km, en 5h30 avec 1120m de d+ et 930 de d-, seulement 2,8 km/h de moyenne. 

Le petit appartement est en rez de chaussée. Il est tout en parquet ciré foncé et les fenêtres ont cette caractéristique locale avec un genre de banc devant pour s'y asseoir et converser avec ses voisins. 

Je vais faire une petite course après m'être un peu reposé les jambes. Je prends pour être tranquille trois jours car je ne sais pas s'il y aura beaucoup de patelins dans les étapes à venir. 

Je pose ça à l'appartement puis me dirige vers le restaurant à moins de 100m, Vieja Escuela. Je prends une bière car il est encore tôt puis écris mon Blog. 

Je commande une soupe, une demie portion de lapin à la canarienne et un pot de MOJO rouge avec du pain. Je me régale de tous ces mets et suis particulièrement surpris par le lapin, fondant à souhait. 

Je finis par un baraquito et un pousse café, du Gomeron, un alcool local à base de miel de palme (spécialité locale obtenue par cuisson de la sève du palmier canarien, espèce la plus présente ici avec plus de 150000 spécimens soit l'ensemble de ce qu'il y a sur tous les autres îles réunies), et d'alcool de raisin. 

Je rentre à l'appartement et continue de rattraper mon retard sur le Blog, assis dans le petit patio avec une tasse de tisane. Puis une bonne douche et au lit dans un vrai lit pour récupérer de la dernière nuit et des efforts d'aujourd'hui. 

Vendredi 27 Janvier 2023 :

J'ai un peu de mal à décoller aujourd'hui, je profite un peu trop du confort. Je passe par l'épicerie acheter un pain frais et je m'en vais à presque 10h. Je discute avec un couplé de retraités allemands qui sont en itinérance sur le GR 132. 

Mon étape d'aujourd'hui doit m'amener à mi chemin entre Agulo et San Sebastian. Le départ est tranquille et en descente parfois bien raides quand même. 

Je passe près de la Playa Santa Catalina puis entame une montée assez prononcée plus ou moins creusée dans la roche. J'arrive à un promontoire depuis lequel je peux apercevoir la jolie plage de la Caleta. 

On y descend assez près mais la suite du GR passe par un joli sentier côtier avec un autre joli point de vue sur la plage. J'y fais ma pause déjeuner, au soleil. 

J'ai de nouveau une alouette ou en tous cas un joli petit oiseau tacheté qui s'approche sans trop de peur. Je le photographie pendant que je mange mon sandwich. 

La suite propose de magnifiques points de vue à force de s'éloigner de la côte. Ça pique un peu au niveau des épaules et à suivre longtemps une conduite d'eau, j'ai l'impression que ça ne finit jamais de monter. 

Finalement tout en haut je fais une petite pause et continue toujours de suivre la conduite. Je lève assez souvent des couples de perdrix qui s'envolent à grand cri et à grands coup d'ailes. 

Il fait un peu frais et le vent déplace des nuages humides. Je marche un peu plus vite sur ce large sentier qui suit toutes les circonvolutions des divers barrancos qui plongent vers l'océan. 

Je finis par trouver l'endroit idéal, dans un recoin à l'abri avec de l'herbe fraîche et quelques chardons, et plusieurs troupeaux de chèvres qui baladent dans les talus alentour. 

Je monte la tente et je file me poser un peu plus loin pour lire et regarder le Teide prendre quelques couleurs à l'heure du coucher. C'est très couvert ça donne pas grand chose. 

L'humidité est saisissante, je dois vite rentrer à la tente. Je bouquine un peu puis me fais un petit sandwich. Je me couche tôt. 

Samedi 28 Janvier 2023 :

J'ai pas mal dormi malgré l'humidité. À me coucher si tôt je fais des grosses nuit de 9 ou 10h. Au moment d'actionner la fermeture éclair de la tente j'entends partir un couple de perdrix. 

Je rejoins mon spot d'hier pour voir le lever de soleil à côté de l'île de Ténérife. Pas beaucoup plus de visibilité mais une jolie couleur pour les photos. 

Je retourne plier tout et pars vers 9h. Les débuts sont pas super avec de la bruine par moments. Au bout d'un moment j'ai le choix entre suivre la piste avec la conduite d'eau ou passer par un sentier en monta dabala. Je reste sur la piste. 

La fin correspond à la sortie du parc de Majona dans lequel je me trouvais jusqu'alors. C'est aussi depuis cet endroit que je peux apercevoir San Sebastian au loin. 

On doit cependant remonter un peu sur un piémont rocheux et multicolore. Puis vient un sentier le long d'une falaise, très beau, avec plein d'oiseaux qui font leur toilette dans une flaque d'eau créée par une source. 

Une fois en haut c'est la descente à travers une lande puis un barranco où viennent s'ajouter à la flore habituelle de jolis cactus cierges, accrochés aux rochers du travers. 

J'aperçois la belle plage d'Avalo où je veux aller. Je commence à avoir bien mal à l'épaule, la droite car j'ai inversé l'emplacement de l'anneau pour accrocher le sac de nourriture. 

La fin en descente près des éoliennes et avec de nouveau un soleil franc est un peu éprouvante mais je suis content lorsque je trouve enfin un troquet, le bar de la curva, car dans un virage, où je pose mon sac et commande à manger. 

Si j'avais su la quantité j'aurais demander une demi portion. J'ai commandé du thon au mojo rouge servi avec deux grosses patates cuites à l'eau. 

C'est presque trop copieux. Je fais passer tout ça avec une bière puis un baraquito. Je règle mon du et fais un arrêt quelques mètres plus loin dans une épicerie. Je rachète des fruits, du pain et du jambon Serrano et une bière pour ce soir. 

Je mets la direction de la plage sur Maps.Me et suis les indications. Un sentier en descente dans le fond d'un petit barranco m'amène à la plage. 

Au moment de faire ma publication Facebook je regarde à nouveau la carte et le rends compte à ce moment là que je suis en fait à la plage de Roque bermejo et non à Avalo. 

La chance de m'être trompé se matérialise lorsque je découvre un sympathique petit refuge de mer et de jolis murs de galets. Je suis tout seul et le refuge est tellement bien installé sur je ne n'aurais même pas besoin de monter la tente. 

Je bouquine un moment, puis je suis rejoint par un jeune couple de jeunes de République Tchèque. Je ne les surveille pas plus et ne sais même pas où ils se sont installés. 

Après mon petit dîner je me fais une belle session photo avec la comète 2022/E3 ZTF. Je la shoote avec le 55-250mm et fais quelques photos avec le portable aussi. 

Elle n'est toujours pas visible à l'œil nu mais est facile à repérer entre la petite ourse et la grande ourse. 

Du coup pour une première fois je me couche assez tard, vers 23h30. 

Dimanche 29 Janvier 2023 : 

Pas de lever de soleil pour moi ce matin même s'il devait être sympa. Plus de trace des jeunes, je sais pas s'ils ont levé le camp très tôt. 

Je pars vers 9h30 et mets environ 1h jusqu'à San Sebastian. Juste avant de descendre j'ai droit à un magnifique arc en ciel. Je vais me poser au bar de la Carabella. J'y commande un baraquito et un bocadillo au fromage de chèvre. 

Je me rapproche de la pension Victor pour leur demander s'ils ont un service de pressing. On me répond que non et j'en profite pour demander s'ils ont la chambre de libre dès aujourd'hui. 

C'est le cas. Du coup je pose toutes les affaires, commence à préparer mon sac de sale pour aller demain à la laverie. Je prépare mon petit sac pour continuer ma rando de la journée. 

Je pars en direction de la plage de la guancha. Le sentier est celui de la fin du gr132, 8e étape. Après une montée bien raide je bifurque vers le grand mirador de Sagrado Corazon. 

C'est un Christ en haut d'une tour qui regarde la ville. C'est un projet encore en cours avec un restaurant qui doit être fait à sa base. Je redescends par la route bordée par une rambarde de la marque française Rondino. 

Je retrouve un sentier qui rejoint le Gr132 et rejoint la plage de La Guancha, quasi déserte, de galets noirs. Je me mets à l'ombre et me fais un déjeuner. 

Ensuite je vais faire trempette jusqu'aux genoux pas plus, l'eau est fraîche et le sol difficile à marcher dessus à cause des galets. 

Je repars vers 17h et mets une heure pour rejoindre la pension. Je me pose un peu à bouquiner et je m'attaque un peu au blog car j'ai un peu de retard. 

Je descends dîner vers 20h30 au restaurant de la pension. Je prends du fromage à la plancha servi avec du mojo verde et du miel de palme. 

Des voisins de table, cubains, prennent une mousse de gofio, j'en demande une moi aussi, c'est délicieux, on dirait une crème de châtaigne. 

Je prends un pousse café (du rhum dès Canaries) et les voisins cubains le payent un whisky. Je les remercient quand ils 'en vont, paye la note et remonte à la chambre. 

J'ai deux jours de retard de Blog, ça me prends un peu de temps pour rédiger. J'ai Ocean 12 en fond sonore sur une chaîne espagnole. 

Je termine vers minuit. Demain c'est repos après 6 jours de randonnée non stop. 

Lundi 30 Janvier 2023 :

Du coup un peu de grasse matinée, si on peut dire. J'essaie de bouger assez vite après 9h car je dois amener ma lessive au pressing. 

Je reviens par une rue différente et attrape des viennoiseries pour le petit déjeuner dans une pâtisserie que j'ai repéré, plus je vais me poser à mon café préféré, kiosko de las carabelas. 

Je commande un baraquito sans alcool et un verre de jus d'orange frais. Je prends mon temps, comme rarement je le fais en vacances, aujourd'hui c'est repos. 

Je bouquine en même temps mon livre en anglais de John Grisham, Rogue Lawyer, que j'ai pris à l'appartement de Agulo. 

Un peu plus tard je laisse les affaires à ma table et dis aux serveurs que je reviens. Je passe à l'office de tourisme et récupère un plan de la ville et visite la très intéressante exposition sur la pierre sur la Gomera. 

De retour au café, il est presque 13h, je commande une bière et un bocadillo au bacon et fromage de chèvre frais. Je déguste tout ça tout en bouquinant. Je pense que je vais avoir besoin d'un nouveau livre avant ce soir. 

Je traîne encore jusqu'à un peu plus de 15h, règle ma note qui avait commencé de bien s'allonger, et file vers le port et sa petite plage annexe où je n'étais pas encore allé. 

J'ai bien fait car c'est très joli et je me pose sur les rochers, près de la reproduction de la flamme olympique des jeux de Mexico, qui a transité par le port de San Sebastian de la Gomera. 

Je finis mon bouquin et reviens vers la ville. Je retrouve mon petit couple d'allemands sympas que j'avais vu à Agulo. Ils logent aussi à la pension Victor, la chambre juste à côté de la mienne. 

Je vais récupérer ma lessive et vais acheter un livre dans une toute petite boutique à côté d'où j'ai retrouvé les allemands après avoir déposé mon précédent livre à la bibliothèque municipale qui possède un dépôt gratuit de livres. 

Je retourne à la pension, bouquine le nouveau livre, commence aussi à préparer les sacs pour demain et, lorsque je sors pour aller manger, je retrouve mes allemands, accompagnés d'un troisième larron, un petit jeune, lui aussi germanique. 

Je passe un long moment en leur compagnie, et finis par aller un peu tard en salle pour manger. Ils me servent ce qu'ils ont de tout prêt et bien chaud, du thon au MOJO rouge avec des patates, encore une fois trop copieux. 

Il n'y a plus de crème de gofio alors je me rabats sur celle au citron, toute aussi savoureuse et acidulée. Un petit Gomeron pour finir (on en trouve pas dans les autres îles), je règle mon du y compris pour les chambres. 

Je me couche après un épisode de ma soirée et mets le réveil à 6h.

Mardi 31 Janvier 2023 :

Comme tout est prêt à 6h25 je suis déjà dans la rue. Il n'y a que peu de monde devant moi. On embarque vers 6h40. Je prends un café au lait et un jus et déjeune tranquillement avec mes gâteaux à l'avoine et au chocolat. 

Les 55 minutes passent assez vite. J'arrive avec un peu d'avance au comptoir de CICAR, la compagnie canarienne auprès de qui j'ai loué la voiture. Avant 8h30 j'ai les clefs et les conseils. 

Seul bémol, j'ai été upgradé pour le véhicule, un SUV Opel plus gros mais qui n'a malheureusement pas le seuil de chargement à plat prévu sur le véhicule que j'avais commandé. 

Tan pis je dormirai dans le siège passager. Sinon c'est une essence, avec GPS, assez agréable à conduire. Je prends la direction de los Gigantes, un port sur la façade ouest de l'île de Ténérife. 

Elle s'appelle ainsi à cause des géantes falaises basaltiques, tout près d'ici, qui plongent dans l'océan. Je trouve à me garer assez facilement et rejoint le port. Je récupère les informations sur les tours en bateau pour aller voir les dauphins et les baleines et mange une glace. 

Puis je vais faire un sac à la voiture, récupère mon autre objectif et file au bateau. Il est prévu trois heures de croisière le long des côtes dans un petit catamaran à moteur avec un pont supérieur où je m'installe. 

On voit assez vite des petits dauphins à l'heure de leur pause déjeuner. Puis plus loin on suit une famille de baleines pilotes. Elles sont très près du bateau et faciles à observer.

On en retrouve un deuxième banc un peu plus loin, puis des dauphins à nouveau. En allant vers la plage de Masca aperçoit aussi une belle tortue. 

On nous sert à déjeuner une assiette de paella au poulet, à boire, et une banane en dessert. Quelques jeunes se baignent et on repart vers le port. C'étaient 35 euros bien dépensés, je suis vraiment satisfait de la prestation. 

En débarquant je vais me boire un petit baraquito pour digérer tout ça et repart vers la voiture. Je me dirige vers Masca, le village, en empruntant une route en lacets où il est difficile de se croiser. 

Les points de vue sont impressionnants à chaque fois et le petit village de Masca très touristique. À vrai dire en deux semaines j'ai quasiment pas croisé de français et depuis que j'ai débarqué à Ténérife j'entends parler français tout autour de moi. 

Mais c'est avec un petit groupe de jeunes romains dans la petite vingtaine d'années que je discute un bon moment en bas du village. Je m'arrête ensuite boire une petite limonade maison à la figue de barbarie, toute rose foncée comme du bissap. 

Je reprends la route et m'arrête à un autre point de vue où je vais marcher un peu sur la crête. Je vois une belle nuée s'approcher et la prends une fois sur la route vers le village de Buenavista del Norte. 

Je vais faire quelques photos du coucher de soleil magnifique avec la vue sur la Gomera et vais faire quelques courses pour les deux jours à venir dans un petit supermarché. 

Je peux ensuite me rendre à la Punta deTeno, dont l'accès est interdit en journée, pour me poser pour la nuit. Je fais quelques photos du phare avec Venus et Jupiter et rentre dîner dans mon char. 

Je me couche vers 23h après avoir bouquiné et regarder à plusieurs reprises le ciel un peu nuageux où je n'ai pas pu voir la comète. 

Mercredi 1er Février 2023 :

J'ai bien dormi cette nuit et je suis content de voir les belles couleurs du levant vers 7h20. Je prends quelques photos, puis je vais me dégourdir les jambes tout en mangeant une clémentine. 

Je retourne à pied vers le phare est j'ai la chance de voir plusieurs arcs en ciel se former en direction de la Gomera. Je vous assez tôt une fois le soleil levé en direction de Garachico, un petit village sur la côte nord. 

J'y arrive un peu avant 9h, me gare sur le parking en bas du village et commence à en arpenter les jolies petites ruelles. Il y a plein de belles maisons colorées au balcons et fenêtres sculptées. 

Cette ville était avant le XVIIIe siècle le premier port du pays, mais elle a subi l'éruption du volcan Trevejo en 1706 qui a englouti la ville.

Seuls vestiges de cette époque, le petit fortin en bord de l'océan et la porta de la Tierra, aujourd'hui dans un petit parc arboré, à travers laquelle passaient toutes les transactions du port. 

Il y a déjà à cette heure matinale des autobus entiers de visiteurs à la journée qui font le tour de l'île au pas de course, avec beaucoup d'allemands dedans. 

Je me pose pour déjeuner près du joli kiosque du début du 20e siècle et prends une noisette. Je finis mon paquet de gâteaux à l'avoine et au pépites de chocolat. 

Cette place de la Libertad est très agréable et je suis content du faire une halte. Je reprends mon exploration du village et rejoins le front de mer. Je vois des crabes se prélasser au soleil. 

De retour à la voiture je me dirige vers la ville coloniale de Orotova. Je peine un peu à trouver pour me garer et finis par trouver dans une rue très en pente. 

Après avoir descendu quelques mètres je sens une bonne odeur de céréales torréfiées. En fait cette rue est celle des moulins à gofio et il y a des vestiges d'un système d'adduction d'eau. 

Un peu plus loin la place San Francisco, triangulaire et en espaliers est très jolie, surplombée par deux beaux dragonniers. 

L'exploration de cette ville est un vrai délice et un plaisir des yeux. Il y a énormément de villas coloniales à découvrir, toutes avec un intérêt architectural, construites avec les contraintes de la pente, ayant évolué au fil des utilisations. 

Je passe aussi un bon moment dans le jardin botanique et tout près les jardins Victoria del Marquesado de la Quinta Roja. 

Également connus sous le nom de jardins Victoria, ils furent construits sur une propriété d'arbres fruitiers à la demande de la marquise de la Quinta Roja, doña Sebastiana del Castillo. Son fils, Diego Ponte del Castillo, mourut en avril 1880. Cependant, en raison de ses liens avec la franc-maçonnerie, l'évêché ne permit pas qu'il fût enterré dans le caveau de famille mais dans la zone du cimetière réservée aux non catholiques. L'humiliation que cela signifia pour la famille poussa la marquise à construire un jardin avec un mausolée où enterrer son fils. Bien qu'elle obtînt finalement l'autorisation d'enterrer son fils dans le caveau de famille et que le mausolée ne fût jamais utilisé, il se dresse encore de nos jours comme un monument de protestation contre l'intolérance religieuse. Élaboré en marbre de Lyon, il fut achevé en 1883, sous les ordres de l'architecte français Adolphe Coquet. Il convient de souligner le fait que la disposition des chemins, des fontaines et des jardins qui l'entourent, revête une grande valeur symbolique liée à la franc-maçonnerie.

Bref, un bel endroit avec une vue plongeante soir le reste de la ville où j'ai profité d'y faire mon pique nique. 

Je descends voir la belle église de la Conception, déjà fermée. Je photographie les gargouilles puis commence à remonter la ville. 

Je m'arrête dans un tout petit moulin à gofio, en prends un petit sachet, des barres énergétiques et une mousse de gofio. Je m'en vais la déguster avec un bon café avant de rejoindre la voiture. 

Le temps s'est couvert et au fur et à mesure que monte vers le parc national du Teide vient la pluie, et la température passe de 18°C à seulement 2°C à 2000m d'altitude. 

Je visite le Centro Visitantes à la fermeture et on m'y donne de très bons conseils. Je m'arrête un moment dans un décor lunaire à plusieurs reprises et vais jusqu'à Roques de Garcia, un ensemble géologique multiforme, très intéressant à voir. 

Après le coucher de soleil caché par les nuages je décide de retourner vers la côte. Je dîne au restaurant du patio à Santiago de Teide.

Je prends la Ropa Vieja (vieux vêtements), un effiloché de bœuf avec des œufs, pois chiches, pommes de terre, tomate, poivrons. C'est succulent et ça me réchauffe. 

Je décide de remonter vers l'observatoire de Izana, où se trouvent toutes les coupoles. Je me pose par là bas pour dormir. Il fait -2,°C à 22h, la nuit va être fraîche.

Jeudi 2 Février 2023 :

Je me réveille vers 4h du matin avec un froid aux pieds assez vif. Il fait maintenant -6°C à 2300m d'altitude. Je fais tourner un peu le moteur mais ça gêne un couple de jeunes arrivés il y a peu pour regarder les étoiles tout en fumant leur joint. 

Je me rendors un peu et vois briller en face sur le Teide, de manière intermittente, les lampes frontales des courageux qui ont entamé l'ascension du grand mont par -10°C, seule méthode pour monter au sommet sans l'autorisation (3 mois d'attente). 

Je bouge vers 6h car si je veux me réchauffer il faut que le moteur force un peu. Je rejoins ainsi le parking du téléphérique et aperçoit progressivement la lueur orangée du soleil levant. 

Dès qu'il fait un peu plus chaud je grignote un peu et me change avec deux sous couches pour affronter la température du sommet. Je bois un café avant d'aller prendre place dans la file d'attente du téléphérique. 

La montée prend huit minutes dont deux et demie suspendus dessus du vide le temps de décharger des passagers en haut. On passe de 2300 à 3555m en peu de temps. 

Du coup le corps n'a pas le temps de s'habituer et je ressens assez vite certains des symptômes du mal aigu des montagnes : souffle court, jambes en coton, petits vertiges.

Il y a en plus des fumerolles et l'air est chargé en soufre ce qui n'aide pas pour fixer l'oxygène. Je passe donc un moment en pseudo anaérobie où les moindres petits dénivelés positifs de quelques mètres semblent insurmontables. 

Je réussis quand même à aller jusqu'au belvédère du Pico Viejo (dernière éruption en 1798) puis, en repassant par la station jusqu'à celui de la Fortaleza, du nom de la formation géologique visible d'ici au nord du parc naltional. 

D'ici part le sentier n°7 de la Montana Blanca, via le refuge Altavista del Teide)(fermé en ce moment et c'est bien dommage), qui me permettra de rejoindre la route en faisant par la même un dénivelé négatif de 1300m.

Dans la descente je croise beaucoup de gens qui font l'ascension de jour et entre autres le petit couple de jeunes français que j'avais déjà croisé à Vallehermoso et à Las Rosas. 

Après quatre premiers kilomètres en pente raide dans une coulée de lave noire le chemin devient plus large sur la Montana Blanca. Elle tient son nom de la couche de pierre ponce couleur ocre clair qui la recouvre. 

Arrivé en bas j'essaie de faire du stop pour rejoindre la station du téléphérique. Ça marche pas trop mais coup de chance un monsieur italien garé là propose de m'amener. 

Il fait partie des courageux qui sont montés à la lampe frontale, à 1h du matin. Arrivé trop tôt en haut il s'est retrouvé transi de froid en attendant le lever de soleil.

Puis il est redescendu par le sentier classé extrême du Pico Viejo jusqu'au mirador des Narices del Pico Viejo, soit au total plus de 20 km, 1400m de d+, et 1600m de d-, un warrior ce sexagénaire. 

Je le remercie et rejoins la station, déjeune là bas et repars vers 15h30 en direction de la capitale Santa Cruz. La descente via la forêt est magnifique et on évolue dans le brouillard. 

Arrivé sur la côte je file à la plage de Las Teresitas où je vais faire trempette jusqu'aux cuisses pour rafraîchir mes genoux qui ont enduré un bel effort aujourd'hui. 

Dès que le soleil se cache derrière la colline je range mon livre et je rejoins mon couchsurfeur Salvador dans son appartement de Santa Cruz. 

Il m'accueille avec une grande chaleur et me mets tout de suite à l'aise. Il parle bien français mais j'essaie de me forcer à parler en espagnol. 

On attaque l'apéro un peu plus tard avec bière locale, chips de bananes, jambon Serrano, vin blanc. On discute de pleins de sujets différents. 

Salvador a 62 ans, il est contrôleur du tramway de Santa Cruz de Ténérife et il parle un français presque parfait car il regarde des chaînes françaises et lit aussi. 

Pendant que je me douche il me prépare un bon plat de pâtes et on regarde sur Arte Concert une diffusion du festival du cirque de demain, compétition officielle. Il y a de nombreux numéros très beaux et bien réalisés. 

Vers 23h j'ai les yeux qui piquent et vais me coucher en remerciant bien mon hôte pour son accueil chaleureux. 

Vendredi 3 Février 2023 :

Mon dernier jour de vacances commence par une grasse matinée. En effet j'émerge vers 9h30. Salvador m'attend avec de bons croissants au feuilleté équivalent à ceux de France et me fais un excellent café moka. 

On part avec ma voiture de location en direction de la péninsule d'Anaga et de son parc rural, classé réserve de biosphère. On la traverse du sud au nord pour rejoindre le petit village de Benijo qui marque la fin de la route. 

Salvador ayant un petit soucis à une jambe il m'attend en haut du petit escalier en bois qui descend vers la plage. J'ai les genoux qui grincent un peu de la veille alors je ne descends qu'à mi hauteur tout en récoltant quelques plantes pour me faire une composition quand je rentrerai.

Je rejoins Salvador à la terrasse du bar et commande un baraquito, mon dernier. On repart un peu plus tard en passant devant deux plages où de nombreux surfers et baigneurs s'affairent. 

On prend ensuite la route centrale qui rejoint la Laguna et faisons un arrêt au centro visitantes qui est bondé. Il y a un beau point de vue mais le Teide est dans les nuages. 

Il y a une jolie balade sensorielle dans un peu de la forêt de Laurisylve présente à cette altitude. On y marche un peu puis on reprend la route. 

Dans la descente, à Mercedes, juste avant La Laguna, on s'arrête au restaurant Casa Ramiro, avec sa petite terrasse surplombant la route. 

On commande pour faire du pica pica, c'est à dire se servir dans les assiettes qu'on partage, un peu comme un pique nique. Il commande des beignets de champignons, une demie portion de pois chiches et un plat de bœuf avec des frites. 

Tout est très bon, les pois chiches sont gris et irréguliers donc pas en boîte, les beignets croustillants à l'extérieur et fondants à l'intérieur et la viande délicieuse rappelle un peu la carbonnade flamande. 

Après le café on va à La Laguna, cité classée au patrimoine de l'humanité de L'UNESCO. On galère un peu pour se garer puis on attaque d'arpenter le centre historique. 

On entre dans l'église et la cathédrale, magnifiques, l'office de tourisme, avec un patio où pousse un magnifique noyer. Les rues sont colorées. Salvador me montre les plus jolies façades. 

On boit un dernier café puis on rentre. Je trouve à me garer pas trop loin. Une fois à l'appartement on se pose et je mets à jour le Blog et l'album photo. 

Salvador a très mal à sa jambe. Je prépare l'apéritif avec le reste de fromage de chèvre et des biscottes. Je bois tout seul car il a pris des cachets. 

Il va se coucher assez tôt et moi je commence à préparer mes affaires pour que ce soit plus simple demain. 

Je me couche vers 22h, réveil réglé pour 4h55, mon vol ayant été déplacé à 7h du matin. 

Samedi 4 Février 2023 :

Je saute du lit pour pas me rendormir, m'habille et pars rapidement. Il faut juste un quart d'heure jusqu'à l'aéroport. Je passe un bon moment à réorganiser mes sacs et rentre déposer les clefs de la voiture au bureau CICAR. 

Je file ensuite vers le dépose bagage, très longue queue et seulement deux comptoirs ouverts. La sécurité c'est un peu plus rapide mais vu le temps que ça m'a pris pour les bagages, j'arrive pour le final call.

Là encore, le vol étant presque full, ça met pas mal de temps pour parcourir le couloir et s'installer. J'avais choisi un siège en hublot vers l'arrière de l'appareil, un Airbus A321-200, plutôt récent. 

J'ai même l'impression d'avoir un peu plus de place pour les jambes. On part un peu en retard et je vous le lever de soleil depuis l'avion, c'est pour ça que j'avais choisi un hublot côté droit. 

Je somnole un peu histoire de récupérer de cette nuit. Atterrissage sous un ciel dégagé à Madrid. J'ai cinq heures d'escale de prévu, je vais avoir du temps pour bouquiner. 

Je me pose un moment pour manger un sandwich et j'en profite pour mettre à jour le Blog et l'album photo. 

Je lis jusqu'à 15h30, heure à laquelle l'information sur la porte apparaît sur les écrans. Ce sera une presque au bout du terminal. 

Je me rapproche, et puis on prend un bus pour embarquer dans ce CRJ 1000. Il n'est pas très plein pour un samedi. 

Pour la première fois depuis que je voyage, on me demande de prendre place au niveau des sièges des ailes, là où sont les sorties de secours et la charmante hôtesse m'explique de bien étudier la carte de sécurité car ça sera à moi d'évacuer la porte dans le cas d'un atterrissage d'urgence. 

C'est cool, j'ai plein de place pour les pieds. Je prends plein de photos en passant au dessus des Pyrénées et je vois le paysage rosir à l'approche de Lyon, j'ai même survolé un instant la Lozère mais elle était sous les nuages donc j'ai pas pu reconnaître d'endroits précis. Par contre il faisait beau au dessus de Millau et j'ai pu photographier le viaduc. 

Atterrissage à travers des couches de brouillard puis visibilité normale mais ça a rebondi un peu. 

J'arrive à l'heure prévue et je récupère assez vite mes bagages, sors du terminal et marche jusqu'au parking P6 Eco en une dizaine de minutes. 

Retour en 3h15 avec pas mal de monde jusqu'au Puy en Velay, du brouillard et des restes de neige, sur une route très propre. 

Voilà, c'en est fini pour ce périple, comme pour le Cap Vert, j'ai plutôt envie de retourner découvrir d'autres îles pour la randonnée (El Hierro, et les sentiers d'Anaga et de Teno à Ténérife). 

Les chiffres totaux pour la randonnée sont : 10 jours, 165 km, en 53h et 25 minutes, 8840m de d+ et 9310m de d-, avec une moyenne de 3,1 km/h. 

Merci à tous de m'avoir suivi.

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                 carte de l'ile de la palma

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